
Bac Ninh est une des trois provinces-villes les plus peuplées du Vietnam. C’est aussi le pays natal des rois de la dynastie Ly (1009–1225). Bac Ninh est très connue pour ses chants populaires Quan Ho, ses pagodes anciennes et ses villages de métier.
Musique populaire essentiellement vocale, le Quan Ho est un chant alterné entre garçons et filles. Cet art est composé de divers éléments (musique, lyrique, costumes…) et répond à une organisation stricte. Les chanteurs et chanteuses d’un Quan Ho sont très soudés. Ils s’appellent mutuellement “Quan Ho frères” et “Quan Ho soeurs”. Les chants de Quan Ho de Bac Ninh ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2009.
Classée vestige national, la Pagode Dâu peut s’enorgueillir d’être la plus vieille pagode du Vietnam. Construite en 187 au centre de la vieille citadelle de Luy Lâu aujourd’hui disparue, elle a accueilli la première école bouddhiste vietnamienne du pays. Son nom « Dâu » vient du nom du mûrier, une plante que les villageois cultivaient autrefois et dont la couleur sombre fait référence à la statue de la pagode. Si la pagode Dâu a fait l’objet de nombreuses restaurations au cours des siècles, elle a conservé son architecture d’inspiration orientale avec ses quatre rangées de maisons jointes formant un rectangle qui entoure les trois bâtisses principales.
Ce haut lieu de culte des dynasties Ly et Tran, où les souverains ont organisé de grandes festivités, est réputé dans tout le pays pour avoir conservé des objets précieux comme les sutras du bouddhisme, les six décrets royaux datant de la dynastie des Nguyên et surtout les momies de deux bonzes (des copies) qui seraient parvenus, au XVIIème siècle, à maintenir une pose d’extase religieuse au-delà de leur mort sans que leur cadavre n’entre en décomposition grâce à une technique de méditation.
Autre élément intéressant, la tour Hòa Phong érigée au XVIIème siècle afin d’obtenir des divinités un temps clément et propice aux récoltes.
La pagode Bút Tháp ou pagode de la tour du pinceau est un véritable joyau architectural et sculptural. Fondée en 1037, elle a été rénovée et agrandie sous l’empereur Lê Thanh Tong. Il s’agit d’un vaste ensemble monastique entouré d’une belle végétation. Une tour en pierre de 13 mètres de haut abrite les reliques du moine Chuyet Chuyet. Cet abri funéraire est inspiré des stupas indiens et se compose d’un rez-de-chaussée surmonté de quatre pavillons à étages, symbole des vertus de la pratique bouddhiste. Vous pourrez aussi admirer le moulin à prières sculpté de motifs représentant les neuf consciences de Bouddha, les exceptionnelles pièces en bois de jacquier sculpté et laqué et, surtout, la statue dorée de Quan Âm, déesse de la miséricorde.
À une trentaine de kilomètres de Hanoï, dans la communauté de Dong Ho, se trouve, depuis près de 400 ans, une petite fabrique d’estampes traditionnelles. Cet artisanat était autrefois destiné à décorer les maisons, les pagodes et les autels pendant la fête du Têt. La coutume tend à se perdre depuis l’arrivée de peintures modernes. Les estampes sont produites suivant un processus rigoureux à partir de plaques de bois gravées. Les images reflètent l’art de vivre au Vietnam : elles représentent des personnages historiques, des scènes de la vie quotidienne et des contes. Un art traditionnel classé au patrimoine culturel national du Vietnam.
Le village Thô Hà était autrefois un des trois centres de céramique les plus célèbres du Vietnam. Il est aussi connu pour son architecture typique du fleuve Rouge, comme en témoignent la porte du village, la maison commune et la pagode Thô Hà.
À la différence des villages du delta du Nord, les habitants de Thô Hà ne disposent d’aucun champ et vivent depuis longtemps des métiers de l’artisanat, dont la poterie. Thô Hà, comme bien d’autres villages artisanaux, n’a pas résisté au virage de la modernité et est maintenant spécialisé dans la fabrication de pâtes et de galettes de riz. Les clients se sont détournés des produits traditionnels au profit de céramiques modernes, plus durables et moins coûteuses. Mais les traces du glorieux passé du village de poteries sont encore gravées partout sur les toits, les murs et les chemins. Le style antique et typiquement vietnamien ainsi que l’hospitalité de ses habitants en fait une destination incontournable pour les voyageurs.